LE CANE CORSO ! Copyright Joseph ORTEGA
La 12ème race reconnue par
la Société Canine Italienne "ENCI" (Ente Nazionale della Cinofilia
Italiana) pour l'Italie à la FCI
"Corso" issu du
latin "cohors" (protecteur), toujours utilisé au Vatican pour les
gardes suisses "cohors helvétique". Dans le dialecte méridional
italien "corso" est maintenant "robuste".
Connu au moyen-âge: en
1200 Teofilo Folengo le cite dans ses Maccheronnées.
Un descendant des Molosses
romains issus du Matin du Tibet (le Dogue du Tibet apparu 3000 ans avant
J.-C.), ensuite chez Assyriens, Babyloniens, puis Macédoine, Grèce et Rome, qui
passèrent au Canis pugnaces (dans l'arène pour combattre contre gladiateurs ou
animaux, une mode lancée par le consul Metellus, que les empereurs
perpétueront.
Des massacres énormes,
sous Trajan (11 000 bêtes), sous Titus (5000 bêtes, sous Caligula (800 bêtes).
Un procurateur est chargé de leur sélection et de leur entraînement avec l'aide
des dresseurs. "Panem e circences" Du pain et des jeux!
"Le chien qui garde
la maison doit être noir ou sombre puisque pendant la journée son aspect
inspire plus de peur au voleur qui l'aperçoit; et quant au voleur arrive la
nuit, le chien se confond avec l'obscurité de sorte qu'il peut passer inaperçu
et agresser sans être vu. La tête est si massive qu'elle se présente comme la
partie la plus importante du corps" Columelle Ier siècle de notre ère.
Dans les fermes des
mélanges où le type disparaît.
La noblesse préfère
l'élégance du lévrier
Les rois d'Aragon, les
Bourbons d'Espagne vont régner sur le royaume des deux Siciles (1415- 1712),
attachés à ces molosses ils vont les croiser avec leurs "perros de
presa" (chien de prise).
Ensuite en 1591 dans un
poème d’Erasmo da Valvasone "la chasse": "grande puissance, il
attaque le fauve hardiment et dès qu’il le tient, il ne le lâche plus".
Il va chasser le sanglier,
on le trouve dans une peinture de F. Hackert pour la cour de Ferdinand IV de
Bourbon (1751-1825).
On va le représenter dans
une gravure de Bartolomeo Pinelli (1781-1835).
Ce qui va donner deux
types:
- Le Mastino, surtout dans
la région de Naples: Mastino Napoletano. Un chien très puissant qui garde les
fermes
- Le Cane Corso, plus
léger, qui est utilisé à la chasse, surtout sur le sanglier, selon Erasmo da
Valvasone: "Il attaque hardiment et, dès qu'il est en prise, ne lâche
plus". Son nom vient de "cohors", ce qui signifie
"protecteur, gardien", au 1er siècle la "Cohors" est une
armée romaine de 300 000 soldats qui protège l'empire. Ou bien du vieux
dialecte italien ou corso signifie "robuste".
Selon Paolo Breber:
""Brut comme un Cane Corso". Un blason qui date de 1238, de la
famille Corsi à Rome, figure un Cane Corso. Au XIIIème et XVème siècle on le
retrouve sur les monnaies. La famille Gonzague inscrira "Infensus feris
tantum" (seulement ennemi des fauves).
En 1551, l'ouvrage de
Konrad Gessner, mentionne "Canum ex Corsica in Italia". En
1591, Erasmo Da Valvasone écrit un poème sur la chasse où il dit "Le Cane
Corso a une grande puissance, il attaque le fauve hardiment, le garde dès qu'il
est en prise et ne lâche plus…". En 1852, G. Ombroni, dit que le Cane
Corso est tigré et sert à la chasse et à la garde. On l'utilise pour attaquer
le gros gibier mais aussi pour le combat de chiens surtout chez les romains et
au moyen-âge, d'où la coupe des oreilles pour éviter la prise.
Le naturaliste F. Minà
Palumbo décrit les chiens de Sicile en 1868: Catamia, Petralia, Sottana, Castel
Buono, Palermo.
En 1922, N. Lingarelli
parle dans son dictionnaire du Corso, comme "Une espèce de chien énorme et
féroce, au poil noir", il différencie ce type des Pouilles, en Italie du
Sud, d'un autre type plus lèger dans le Nord. C'est un chien de garde dans les
fermes où on l'utilise comme bouvier sur les vaches ou les porcs, il accompagne
également les gardes-chasse contre les braconniers qui sont nombreux, on le
verra aussi dans la protection des prostituées.
Des articles sur la race
sont rédigés en 1956 par les professeurs Bonatti et Ballotte.
Pourtant la race va être
considérée comme en voie de disparition dans les années 70, mis à part des
éleveurs "Duca di Mantova" de bergers allemands, les frères Malavasi,
qui continuent à avoir quelques sujets.
On doit au professeur
Giovanni Bonatti sa renaissance, notamment en recherchant des sujets en 1970,
ayant conservés les caractères de la race, par exemple en Puglia. Il va créer
le S.A.C.C., la Société des Amateurs de Cane Corso (Societa Amatori Cane
Corso): Messieurs Gandolfi, Casolino, Malavasi, Serini. Le premier élevage sera
bien sûr en 79, à Mantova, celui des Malavasi.
En 1987, on considère que
la race est sauvée, par la présentation de 76 sujets lors d'une exposition canine
où 62 seront inscrits à titre initial. C'est en janvier 1989 que l'ENCI
(Entente Nationale Cynophile Italienne) reconnaît la race. La FCI (Fédération
Cynologique Internationale) va l'admettre à son tour le 27 novembre 1996 dans
le 2ème groupe (type montagne, entre l'Aïdi et le berger d'Anatolie).
Le standard de race établi
le 12 mars 99 va le nommer "Chien de cour italien". La SACC ne donne
pas à tous l'habilitation pour élever la race, elle ne reconnaîtra que 4
élevages: Antico del Cerberus, Murgese, CasaLeone, La Porta Della Pina.
Un éleveur français pourra
l'obtenir, c’est un éleveur des Vosges de Rottweilers "du Père
Lorrain", Daniel Lorrain aura deux sujets (Igor et Goia) en 1988,
dont les portées sont enregistrées en Italie car la race n'est pas encore
reconnue en France.
En 1988 seulement 2
sujets, en 1999: 342, en 2012: 3566 inscrits au LOF. Une race en pleine
expansion qui arrive en 19ème position parmi les races préférées des français!
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