L'EFFET PYGMALION* Joseph ORTEGA
« Si un chien ne vient pas à toi après avoir regardé ton
visage, il est temps de rentrer chez toi et d'examiner ta conscience. » W.
WILSON
Chacun sait
que le maître influence son chien, que ce soit dans la vie de tous les jours,
pour la compétition ou pour les expositions, cette étude scientifique
l'atteste. "l'effet Pygmalion" est un des principes de ma Méthode
Naturelle!
L'effet
pygmalion c'est le fait de croire dans celui que l'on éduque et que l'on
observe, tout en ayant des mimiques et des regards qui donnent une expression,
ce qui va influer sur son comportement de manière positive ou négative.
Cela
est facile à comprendre lorsqu'on regarde travailler l'obéissance par exemple
pour le maître qui ne croit pas en son chien et qui a même des pensées
négatives sur lui.
Le
maître est observé en permanence, que ce soit en période de repos ou en période
de travail. Inconsciemment, il peut influencer son chien par ses gestes, ses
mimiques, ses rétractions, surtout s'il n'est pas persuadé que son chien
comprend vite et bien, qu'il n'aura pas rapidement des résultats. Celui
qui n'a pas confiance en son chien aura du mal à obtenir l'exercice recherché.
La leçon à tirer, c'est que le maître doit rester vif, vigilant, rapide,
participant, faire qu'un avec son chien, savoir anticiper une erreur en donnant
le renforcement au moment propice pour maintenir la précision dans l'exercice,
à tout moment croire dans son chien et dans la réussite de celui-ci. C'est
surtout en compétition qu'on enregistrera des contre-performances dues au trac,
aux appréhensions du maître. Le maître qui croit en son chien et à ses
capacités d’apprentissage obtiendra des succès rapides.
Le maître qui emploie des méthodes abrutissantes à base de contraintes (collier
étrangleur, à pointes, électrique), sans stimulations bénéfiques pour le chien
(bien au contraire), considérant les exercices comme une série de gestes
stéréotypés, toujours les mêmes gestes pour n'importe quel chien, travaillant
en pensant à autre chose, sans participation affective, sans investir sa
conscience et sa volonté.
C'est aussi le problème du maître qui, trop émotif, va subir un blocage
psychologique en rentrant sur le terrain à l'occasion d'un concours important
(cela n'arrive pas qu'aux autres). En quelques secondes de travail, le chien va
sentir la rupture inhabituelle de la part du conducteur et son comportement va
se mettre à subir des écarts (fausses positions, exécutions à retardement...),
alors qu'à l'entraînement son coefficient de réponses justes aux ordres était
situé à presque cent pour cent, proche de la perfection.
Les réponses
émotionnelles de l’homme agissent sur le comportement de son chien également
dans le cas où celui-ci est dépressif, a peur de l’orage, déteste les personnes
de couleur, etc. On a alors un comportement du chien « induit » par
celui du maître.
Travailler avec plaisir, en communion avec son maître, ne dispense pas le chien
de le faire intelligemment et la méthode récompensant est la meilleure,
puisqu'elle utilise le chien en son entier (aussi bien le cerveau que les
pattes), mobilisant ses qualités musculaires, son courage, sa volonté, sa
combativité, mais également son attention, sa mémoire, sa compréhension, son
pouvoir de combinaison, son ingéniosité, son esprit d'observation, en un mot,
toute son énergie!