Lorsque l'on recherche l'origine d'un trouble du comportement, il arrive souvent que l'on remonte à des négligences des éleveurs concernant le milieu d'éveil...
La préparation des comportements inadaptés chez
l’éleveur
Il est commun d’estimer le coût d’un chiot en fonction de la
rareté de la race, de l’origine des géniteurs, de la prolificité de la race, du
lieu de résidence de l’éleveur, de la réputation de l’élevage avec ses
résultats en expo, de la valeur du sujet par rapport à la demande actuelle
(couleur, taille), par rapport à ses frères et sœurs (choix de portée), etc.
Mais l’éleveur a-t-il pris réellement
conscience que ce que vont retenir les maîtres, s’il s’agit de particuliers,
c’est le fait d’avoir un compagnon bien dans sa tête, qu’ils peuvent emmener
partout avec eux sans problème.
Ce qui signifie, et de nos jours tous les
éleveurs devraient en avoir conscience, c’est qu’ils ont d’abord une mission
pour construire la base d’un individu.
A quoi sert de vendre des chiens
magnifiques qui exposent le maître à des problèmes quotidiens dans les
relations, de véritables sources d’ennui, il vaut encore mieux aller chercher
un chien sans origine mais qui a été préparé à la vie en Société. en société…
Le choix des géniteurs
Les parents doivent démontrer un parfait équilibre
caractériel, ni craintifs, ni agressifs.
La mère compte encore plus que le père, pas d’un point de
vue génétique mais car elle va servir d’exemple à ses petits. Fait-elle la fête
aux visiteurs ou va-t-elle se cacher sous un meuble ou au fond du chenil ?
La qualité de la saillie
Une saillie par contrainte (viol) ou une insémination
artificielle peuvent laisser des traces dans le psychisme de la mère. Certaines
chiennes vont refuser les petits, elles ne démontrent pas d’instinct maternel,
peuvent les agresser.
La gestation
Il faut éviter les traumatismes, n’oublions pas qu’elle ne
communique pas avec les fœtus uniquement par des substances nutritives mais
aussi avec ses émotions. Une mère heureuse transmet du positif. N’oubliez pas
les caresses sur le ventre et de parler aux futurs chiots.
La mise-bas
Un problème au moment au moment de la mise au monde peut
engendrer des problèmes dans la vie future des chiots.
Le milieu d’éveil
Il s’agit en quelques semaines seulement, de construire tout
l’avenir relationnel d’un chiot. Etes-vous prêt à faire quelques petits
efforts ?
De 0 à 8 jours
Manipulations en douceur, surtout d’ordre tactile. La
surface doit être anti-dérapante pour qu’il se déplace (moquette). Peu de
lumière. Laisser le goûter l’humain par le léchage. On peut pratiquer les tests
des réflexes (de fouissement, de retournement, etc…). Temps à consacrer :
deux à trois fois 15 minutes par jour.
De 8 jours à 3 semaines
Tous les sens doivent être sollicités. Auditif, Olfactif,
tactile, visuel. Changer régulièrement les types de stimulations. Faire des
tests originaux. Temps à consacrer : 3 à 4 fois 15 minutes par jour.
De 3 semaines à 8 semaines
Changer souvent les stimulations et augmenter leur niveau (à
4 semaines, il doit connaître l’intensité des sons, des contacts, etc… qu’il
aura à l’âge adulte.
Dés 3 semaines, promenades en voiture avec la mère.
L’élevage doit être un milieu « ouvert » et non un endroit aseptisé,
les chiots doivent avoir des contacts avec d’autres personnes que les éleveurs
(y compris les enfants et les personnes ayant une attitude
« anormale » comme un handicapé dans un fauteuil), avec d’autres
races que celle qu’ils connaissent, avec d’autres espèces (chat, cheval, lapin,
…). Surtout pas de séparation précoce avec la mère. On peut commencer
l’éducation par la Méthode Naturelle
dés l’âge de 3 semaines ; au moment du départ de l’élevage le chiot
devrait connaître : Le rappel immédiat, les positions assis, couché,
debout, la marche au pied avec ou sans laisse, le rapport d’objet, la
hiérarchisation à l’humain.
Temps à consacrer : 4 à 5 fois 15 minutes par jour
(avec l’ensemble de la portée).
Attention de ne pas en faire trop !
Il est vrai que selon la race, la lignée, les individus, les
besoins sont différents ; je n’ai fait qu’indiquer une moyenne, ce qui est
certain c’est qu’il ne faut pas en faire trop peu, ni dépasser la dose
prescrite. Certains éleveurs ayant cru bien faire avaient augmenté le degré des
stimulations avec radio en permanence, pétards, et. résultat, ce chiot ne pouvant
« récupérer », cela a donné des portées entières d’hyperactifs !
A quels problèmes
s’expose-t-on si on ne suit pas ces conseils ?
Le chiot est un organisme vivant qui va se trouver modelé
par le milieu que l’humain va lui offrir aux premiers jours de sa vie.
L’environnement satisfait-il ses besoins de base dans les domaines du physique,
du social, de l’émotionnel, du cognitif ?
Le cerveau est en train de
construire dans tous les domaines, les acquisitions qui ont été mal faites ou
qui n’ont pas été réalisées seront perdues à jamais.
Un chiot élevé dans le
noir pendant 3 mois devient aveugle, jamais il ne pourra voir. Un chiot qui a
une carence affective ou sensorielle aura des problèmes toute sa vie…
I – socialisation normale
* C’est l’imprégnation ou identification du partenaire
social ou sexuel
* L’attachement primaire à la mère
La soumission aux adultes. Le détachement de la mère
Réguler la motricité et les morsures. Le rituel de
soumission et d’apaisement
Les problèmes :
La dyssocialisation
Il n’a pas acquis lors de son développement les mécanismes
primaires d’inhibition sociale. Il ne sait pas communiquer.
Pas d’autocontrôle correct car séparé trop tôt avec la mère
(4 semaines) ou bien mère pas assez ferme.
Avec les chiens il ne sait pas s’arrêter, il ne sait pas se
soumettre (même s’il est mordu).
Avec les gens on ne parvient pas à le calmer, sinon le
contraire il mord.
II – L’homéostasie
sensorielle normale
C’est l’équilibre entre l’organisme et le milieu, acquis par
un milieu riche en stimulations nombreuses et variées. C’est chez l’éleveur
qu’il prendra les références de ce qu’il pourra supporter plus tard, si
celles-ci sont peu élevées, son avenir de chien est bien triste.
Les problèmes :
L’hypersensibilité, hyperactivité (HS – HA) :
Hyper-vigilance, agitation, réactions disproportionnées, mord, détruit, est
malpropre, dort peu.
Anxiété de séparation : Ne peut rester seul,
détruit, est malpropre, dépression, immobilité de la face, sensibilité aux
bruits, refus du contact.
Anxiété de privation :Est malpropre, agresse par
peur. Certains sont prostrés, se lèchent, mangent et boivent sans arrêt.
Evolution vers l’anxiété intermittente (périodes d’hyper et d’hypoactivité) et
l’anxiété permanente.
III – La soumission aux
adultes et la hiérarchisation normale
Un période qui commence chez l’éleveur et se poursuit chez
le maître. A l’attachement à sa mère vont succéder le détachement, la
régulation de la motricité et des morsures, le rituel de soumission et
d’apaisement.
Le maître est la mère et le chef de meute
Le chien doit être dominé par tous les humains
Il assiste au repas sans rien obtenir, il mange après et
seul.
Il ne dort ni dans la chambre ni dans le couloir.
Dans tous les jeux c’est le maître qui décide du début et de
la fin.
S’il montre les dents, le soulever par la peau du cou avec
un visage menaçant
Les problèmes :
Désocialisation
La dégradation progressive du comportement social.
Sans
repères hiérarchiques, le chien devient le meneur du groupe. Surtout s’il vit
en espace limité et souvent au contact du maître (statut de bébé).
Les
agressions vont survenir par irritation ou par hiérarchie.
Ce chien devient
souvent asocial avec les congénères, il ne supporte pas qu’ils approchent du
maître.
Chez les canidés la meute est monarchique et le pouvoir
autocratique, la proximité relationnelle entre le maître et son chien n’inclut
pas une égalité de statut hiérarchique.
Les éducateurs et beaucoup de comportementalistes pensent
que le problème de hiérarchie peut être réglé par eux-mêmes et sont fiers de
démontrer qu’avec eux le chien est soumis. Il est évident que la relation
hiérarchique doit être établie au préalable, pour que cette personne, en
l’occurrence le maître, soit l’objet d’une agression de dominance, le chien est
indifférent vis-à-vis des inconnuS.
La dominance devrait être établie de manière claire et
précise entre 4 mois et la puberté par tous les membres de la famille. Il est
plus facile de mettre en place celle-ci avec un chiot de 8 semaines qu’avec un
chien de 50 Kg
(test de l’os). 
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