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Les articles : Ethologue - Ethologie - Loup
La Vue du chien 17/07/2012 [Lu 3360 fois]





LA VUE DU CHIEN



Joseph ORTEGA

La vision des chiens est particulièrement adaptée à la prédation, elle est binoculaire et stéréoscopique, alors que chez les proies comme les herbivores elle est panoramique. Chez le chiot les yeux s’ouvrent vers 10 à 15 jours, mais il n’aura une vision correcte que vers 3 mois. Elle est très différente de celle de son maître, d’autre part si chez l’homme elle est essentielle, chez le chien elle reste secondaire, derrière l’olfaction.





Composition de l’œil chez le chien



 

-       La cornée est transparente et constitue la structure la plus antérieure du globe oculaire. Elle est lisse et brillante, et avasculaire.


-       La chambre antérieure contient un liquide (l'humeur aqueuse)


-        L'iris délimite la pupille, il se comporte comme un diaphragme : en se dilatant ou se contractant, il régule la quantité de lumière qui peut pénétrer dans l'œil, traverse le cristallin et frappe la rétine. L'iris peut avoir différentes couleurs (bleu, marron, jaune...)


-       Le cristallin est une lentille transparente qui fait converger les rayons lumineux sur la rétine.  Il est également mou, ce qui permet sa déformation par traction sur le ligament suspenseur lorsque le muscle ciliaire se contracte. Ces déformations permettent la formation d'images nettes sur la rétine (accommodation) et de voir ainsi distinctement des objets situés à des distances variées.


-       Le vitré est un gel transparent (milieu semi-liquide qui comble le segment postérieur et maintient en place la rétine)


-       La rétine est la structure nerveuse qui reçoit les images et les transmet vers le nerf optique. Une tunique sensorielle de l'œil qui contient les cellules visuelles (cônes et bâtonnets) permettant de transformer un signal lumineux en signal électrique.

-       La pupille est le centre de l'iris ; lorsque la luminosité est élevée, la dilatation de l'iris entraine une réduction du diamètre de la pupille (myosis), tandis que lorsque l'éclairement est faible, sa rétraction provoque une dilatation de la pupille (mydriase). Chez le chien, la pupille a une forme ronde


-       Le nerf optique formé par le regroupement des fibres optiques issues des cellules ganglionnaires de la rétine, il conduit les images vers l’encéphale pour permettre la vision

-       Il y a une paupière supérieure et une inférieure, elles sont constituées d’un repli mucocutané et musculaire recouvrant la région antérieure des yeux. Ces voiles musculomembraneux ont pour fonction de protéger les yeux. Grâce à un muscle spécial, en cas de danger, il peut rétracterles globes oculaires dans le fond des orbites.  

-       une troisième paupière transparente appelée membrane nictitante ou corps clignotant existe chez le chien, elle recouvre l'œil afin de le protéger des poussières ou excès de lumière et de le nettoyer, l'humidifier par des larmes, tout en permettant une certaine visibilité. Elle contient un cartilage en forme de T, qui assure son soutien, et une glande lacrymale.



Bien que le chien possède une acuité visuelle inférieure à celle de l’Homme, sa vision nocturne et crépusculaire est plus performante, il peut percevoir une lueur cinq fois plus faible que lui. La possibilité importante de dilatation de sa pupille permet à une lumière même très faible de stimuler la rétine.

Sa choroïde est tapissée d'une couche de cellules réfléchissantes appelée tapetum lucidum (qui n’existe pas chez l’humain) qui agit comme un amplificateur de lumière et permet une meilleure utilisation de la lumière même très faible.  

C'est cette couche de cellules qui fait briller les yeux du chien la nuit lorsqu'ils sont éclairés par une source lumineuse comme les phares d'une voiture par exemple.
Ce n'est pas pour autant que le chien est capable de voir dans l'obscurité complète (qui n'existe que dans des conditions expérimentales) car un minimum de Lumière est nécessaire.
La rétine du chien est en effet plus riche en bâtonnets (vision nocturne) qu’en cônes (vision des couleurs).




  Contrairement à ce que l’on croit, il voit en couleur. Il a la capacité de percevoir et d’utiliser les couleurs de son environnement. A la différence de l’humain dont la vision des couleurs est trichromatique, le chien a une vision des couleurs dichromatiques.

Ses cellules rétiniennes qui permettent de capter les couleurs (cônes ou photorécepteurs) sont capables d’absorber des longueurs d’onde comprises entre le violet-bleu (spectre compris entre 429 et 435 nanomètre [nm]) et le jaune (spectre d’environ 555 nm) ; chez l’être humain ce spectre est compris entre ~400 nm et ~700 nm. Le chien n'a pas de cônes à érythrolabe, sensibles au rouge, mais des cônes à cyanolabe, sensibles au bleu et des cônes à chromolabe, sensibles au vert. Les humains perçoivent la totalité du spectre de lumière visible de 350 à 700 nanomètres.

En outre, le chien n’est pas capable de discriminer entre l’orange, le rouge et le vert qu’il perçoit probablement comme des teintes de jaune ou de bleu. Toutefois il est capable de différencier avec exactitude des nuances de gris et de détecter des rayons lumineux à un seuil plus bas que ceux captés par l’humain.

Chez l'homme c'est une vision trichromatique qui capte toutes les longueurs d'onde du spectre visible avec une centaine de couleurs discernables.
Chez le chien elle est dichromatique avec un point spectral neutre.

Le chien ne posséde pas de fovéa (zone centrale de la rétine pour la perception des détails) comme l'homme ou les primates, ils ont à la place une bande visuelle pour le même usage.

Le chien peut discriminer entre des lignes verticales et horizontales, entre des rectangles horizontaux et verticaux, entre des triangles verticaux et inversés.

A remarquer que les loups ont une meilleure acuité visuelle que le chien avec une densité de cellules ganglionnaires (4 cônes pour chaque cellules) de 12 000 à 14 000/ mm2, alors que le chien en a 6400 à 14 000/ mm2. 

La question de la perception des couleurs par le chien est pertinente d’un point de vue adaptatif et de la survie. il est parfaitement capable de différencier les nuances de gris très proches, ce que ne peut pas faire l'oeil humain. Bien entendu, la nuit, comme son maître il voit en noir et blanc.

Le chien a une faculté d'accomodation limitée, entre 2 ou 3 dioptries, ce qui signifie qu'ils peuvent voir net des objets situés entre 30 et 50 cm de leurs yeux, par contre plus près ces objets seront flous.

A distance, le chien distingue plus efficacement les objets en mouvement que les objets immobiles. Il est capable de distinguer un objet fixe jusqu’à 600 mètres, contre 900 mètres si l’objet est mobile.

L’angle de vision est variable selon les races, en fonction de la forme de la tête et de la position des yeux.
 
Le champ visuel dépend de la forme de la pupille et des particularités anatomique de la face (chanfrein, sourcil de l'orbite...) .L'angle formé par les axes oculaires varie de 20 à 50° en fonction de la conformation.


En moyenne le champ visuel s’étend de 240 à 350 degrés, dont 60 à 110 degrés de champ binoculaire.

Chez l’Homme, ce dernier s’étale de 140 à 160 degrés pour un champ visuel de 180 degrés. La disposition des yeux sur le côté du crâne représente ainsi un avantage en terme de vision panoramique, puisque chez le chien elle s’étend jusqu’à environ 250 à 270 degrés, à la différence de l’humain qui ne peut étendre son champ de vision au-delà de 180.

Ce qui signifie qu’il peut voir sur le côté et en partie derrière lui (mésocéphale), si on le surprend par derrière il doit faire face pour accommoder sa vision et identifier la personne.

On remarquera également que si les canidés (prédateurs)  présentent des capacités d’accommodation relativement importantes et des yeux proportionnellement de petite taille, les proies (herbivores) ont des capacités d’accommodation médiocres, et des yeux proportionnellement plus volumineux.


Etant donné que l’anatomie du crâne et de la position des globes oculaires diffèrent d’une race de chien à l’autre, la vision périphérique est par conséquent variable.

Les races de chien caractérisées par un museau aplati et les yeux placés latéralement (races brachycéphales), comme le Bulldog anglais, ont une vision périphérique moins performante que les races ayant de long museaux et des yeux placés de manière plus frontale (races mésocéphales), comme le Berger allemand ou dolichocéphales comme le lévrier. D’autre part, la grande mobilité de sa tête lui permet de cibler sa vision.

Le champ visuel est divisé en : champ monoculaire droit, champ monoculaire gauche, champ binoculaire, les cônes rétiniens sont concentrés dans la zone du champ binoculaire. Il dispose donc d’une bonne vision binoculaire, ce qui lui permet d’apprécier les profondeurs et les perspectives et il peut donc se déplacer dans un environnement accidenté. Il perçoit également le vide et le redoute.

Le chien albinos

Des chiens blancs qui ne possédent ni uvée, ni pigmentation de l'iris. l'oeil est rouge.
Ce qui fait que les rayons lumineux peuvent traverser l'enveloppe de l'oeil, le rendant presque aveugle en lumière normale. 

Pour détecter des lésions de l'oeil, il y a l'échographie, la scannographie, l'électrorétinographie, l'angiographie fluorescéinique



 
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