VERDUN 14-18 La France réfractaire aux Chiens de guerre
Le lieutenant Jupin, du 32ème de ligne, est un vrai cynophile en 1887 va publier "les Chiens militaires dans l’armée française", puis, en 1890 "Tactique et Chiens de guerre", essayant de démontrer que leur emploi seraient d’une grande utilité. Comme ses supérieurs se désintéressent totalement, il va lui-même acheter des chiens et les former, puis faire des démonstrations des services qu'ils rendent au cours des grandes manœuvres. Le ministère de la guerre va recevoir des rapports élogieux concluant à l’adoption du chien de guerre mais aucune suite n’y fut donnée.
D'autres tentatives eurent lieu dans divers corps d’armée : le capitaine Lauth en 1909 au 67ème régiment d’infanterie, le lieutenant Faucher au 21ème bataillon de chasseurs à pied, le lieutenant Collot au 27ème régiment d’infanterie, le lieutenant Jarry au 5ème régiment de dragons, le lieutenant Isnard au 58ème régiment d’infanterie, le lieutenant Vicart au 38ème régiment d’infanterie, le lieutenant Buer au 19ème bataillon de chasseurs à pied, etc. Des chiens vont leur être offerts par des associations d’amateurs de chiens de berger, qui ne voulaient pas que les Allemands aient le monopole du chien de guerre (ils avaient à l'époque 6000 chiens de guerre).
Le ministre de la guerre voulait totalement ignorer le chien de guerre…
Le journal « l’Eleveur » multiplia les articles sur ce qui se faisait en Allemagne, sur les essais concluants en France. On doit au lieutenant Faucher, un chenil officiel militaire créé à Toul en 1913, avec une douzaine de chiens offerts par des amateurs.
En août 1914, un dresseur professionnel de chiens de berger, Jouhant, de Bourg-la-Reine, qui connaissait l’organisation allemande, va préparer et offrir au ministre de la guerre dix chiens dressés et trente prêts à être mis en dressage. Ses lettres et dépêches restèrent sans réponse… De nombreuses offres similaires vont être ignorées des instances!
Dès la mobilisation, en Août 1914, la « Société nationale du chien sanitaire » avait préparé des chiens pour retrouver et secourir les blessés, une décision en date du 15 septembre 1915 va les supprimer. Exceptionnellement, le 19ème bataillon de chasseurs, part avec six chiens de guerre (de liaison), dressés par le lieutenant Buer, ils ne tardèrent pas à être tués, et ils ne furent pas remplacés. Quelques amateurs de chiens de bergers furent sollicités pour l’armée des Vosges ; l’un d’eux, partit fin décembre 1914 au 12ème bataillon de chasseurs avec une équipe d’une douzaine de chiens.
Le directeur de « l’Eleveur » va s’adresser au général de Maud’huy, qui commandait alors l’armée des Vosges et d’Alsace, il lui demanda d’organiser un service de chien de guerre. Sa proposition acceptée, il va partir au front avec quinze dresseurs professionnels choisis parmi des militaires des vieilles classes ou du service auxiliaire, et une soixantaine de chiens offerts par des amateurs. Fin juin 1915, le chenil militaire de la VIIème armée fonctionnait et mettait en service des chiens de diverses spécialités, dont n’eurent qu’à se louer les chefs de corps. le second chenil sera celui de la IIème armée (général de Castelnau). Ensuite, le chenil militaire de Toul devint chenil de l’armée de Lorraine ; puis un chenil fut créé pour la région de Dunkerque.
Millerand, alors ministre de la guerre, reconnut enfin officiellement, le 25 décembre 1915, les chenils militaires et rattacha le « Service des chiens de guerre » à la Direction de l’infanterie.
Exemple d'hommage aux chiens, environ 4000 tués, 2000 disparus:
"Le lieutenant-colonel commandant le 52ème R.I. porte à la connaissance de tous la mort du chien-sentinelle Lion, n° mle 147 et du chien de liaison Lion, n° mle 164, tués tout deux à la cote 304.
Ces deux fidèles camarades du soldat avaient rendu, en de nombreuses circonstances, les plus précieux services au régiment."
Après la guerre, certains vont aider les régions libérées, exemple, 100 voiturettes et 300 chiens notamment affectés au ravitaillement de la ville de Lille.
Chien télégraphiste
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